Fantastique voyage d’altitude proposant une escalade d'arêtes variée et technique. L'approche glaciaire combinée à une escalade mixte longue et raide font de cet itinéraire un grand classique. L’arrivée au sommet du Mont Blanc du Tacul est mémorable
La façon que les anciens avaient de nommer les montagnes à parfois de quoi nous laisser perplexe. Dans le cas des Aiguilles du Diable elles n'ont en fait rien de diabolique si ce n'est leur beauté.
La traversée des Aiguilles du Diable est une course alpine devenue classique depuis qu'en 1928 le célèbre guide Armand Charlet accompagné de ses compagnons en a effectué la première traversée intégrale.
Elle consiste dans l'ascension de cinq pointes toutes situées au-delà des 4000m avant de rejoindre le sommet du Mont Blanc du Tacul.
Cet itinéraire se grimpe à la journée, mais longue la journée !
Après un départ très matinal du refuge Torino côté italien, la marche d'approche glaciaire nous dépose au pied du couloir SO du col du Diable, l'arrivée à son sommet s'effectue en général au point du jour pour profiter de ce moment unique, privilège des aventuriers de l'Alpe.
De là l'escalade se fait quasi exclusivement rocheuse, nous transportant d'aiguille en aiguille au grès des pas d'escalade, de recherche d'itinéraire, de courtes désescalades et de succession de rappels.
Successivement nous grimpons la Corne du Diable (4046m) qui est toutefois optionnelle, puis vient le tour des pointes Chaubert (4074m), pointe Médiane (4097m), pointe Carmen (4109m) et enfin la belle Isolée (4114m) dont l'ascension n'est pas obligatoire non plus mais tellement esthétique avec son passage original en 5 sup "chamoniard".
Une fois de retour à la brèche de l'Isolée l'arrivée au sommet du Tacul (4248m) se fait par du terrain bien moins vertical, mais où le pied montagnard est de rigueur afin de bouger rapidement et efficacement lorsque le granit irréprochable fait place par moments à de la caillasse délitée.
Quelle belle manière d'arriver au sommet du Tacul !
Une fois le sommet atteint, c'est par sa voie normale que vous descendrez du sommet. La descente n'oppose en général pas de grandes difficultés, il faudra cependant en garder un peu sous le pied pour ne pas trop subir la facile mais éreintante remontée à l'Aiguille du Midi.